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Pourquoi le plan de reconstruction en Syrie suscite-t-il du ressentiment en Iran

Pourquoi le plan de reconstruction en Syrie suscite-t-il du ressentiment en Iran ?

L’escalade du mécontentement en Iran est due à la diminution de la part de l’Iran dans les efforts de reconstruction en Syrie, qui peut être attribuée à plusieurs facteurs. Ces facteurs incluent la position décroissante de l’Iran par rapport à ses concurrents, les critiques à l’égard des politiques mises en œuvre par le gouvernement Rohani, l’impact croissant des sanctions américaines sur la Syrie et l’Iran, la lenteur des progrès dans les efforts de reconstruction et les doutes entourant les intentions du régime syrien.

Iran et Syrie : partenaires politiques, mais pas en économie

L’Iran accorde de plus en plus la priorité à son implication dans les efforts de reconstruction en Syrie, reconnaissant les gains économiques potentiels et les opportunités de consolider davantage son influence en Syrie. Ce changement d’orientation intervient après que l’Iran a réussi à modifier l’équilibre des pouvoirs en Syrie en faveur du régime syrien. L’amélioration récente des relations entre la Syrie et plusieurs pays arabes, notamment les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite du Conseil de coopération du Golfe, a encore intensifié l’intérêt de l’Iran pour cette question. Beaucoup en Iran pensent que cette évolution positive ouvrira la voie à la participation de ces pays également aux opérations de reconstruction.

Dans ce contexte particulier, il convient de souligner qu’il existe des évolutions significatives dans l’engagement de l’Iran en Syrie, notamment dans les opérations liées au développement des infrastructures. Le 26 avril 2023, Mahdi Bazarbash, ministre iranien des Routes et de la Construction des Villes, s’est rendu en Syrie où il a rencontré le président Bachar al-Assad. Au cours de cette réunion, un accord a été conclu entre les responsables iraniens et syriens, stipulant que l’Iran enverrait chaque année 50 000 touristes en Syrie et contribuerait activement à l’achèvement du projet ferroviaire « Shalamjah-Basra ». Ce projet ferroviaire vise à relier l’Iran au port de Lattaquié en Syrie. En outre, des plans ont été élaborés pour établir trois zones de libre-échange iraniennes en Syrie au cours de la phase suivante. Dans le cadre de la visite, un comité économique conjoint syro-iranien s’est réuni pour discuter de divers projets, avec la participation de responsables des deux pays. L’ordre du jour de la réunion portait principalement sur des secteurs tels que l’économie, le pétrole, le logement, l’industrie, l’électricité et les assurances.

La visite du président iranien Ibrahim Raïssi en Syrie le 3 mai a marqué une étape importante dans le renforcement des relations bilatérales. Au cours de cette visite, la Syrie et l’Iran ont consolidé leur engagement en faveur de la coopération en signant 15 accords. Ces accords englobaient divers secteurs, tels que l’agriculture, les chemins de fer, les certificats maritimes, les zones de libre-échange et le pétrole. Notamment, un protocole d’entente a été établi pour favoriser la collaboration dans le secteur agricole, tandis qu’un autre protocole s’est concentré sur le modèle de reconnaissance des certificats maritimes. En outre, les deux pays ont convenu de coopérer dans le développement des chemins de fer, des zones franches et de l’industrie pétrolière. Cette visite et les accords ultérieurs signés entre l’Iran et la Syrie ont joué un rôle central dans le renforcement de leur partenariat.

Cependant, il existe un mécontentement croissant en Iran concernant les avantages limités qu’il tire de sa participation aux efforts de reconstruction en Syrie. Malgré le fardeau financier important que l’Iran a assumé pour soutenir le régime du président Bachar al-Assad et faire pencher la balance des pouvoirs en sa faveur, les retours sur cet investissement ont été maigres. Dans une interview accordée au journal « Istaqa » (Al-Thiqa), Hashamallah Allah, membre du Comité de politique étrangère et de sécurité nationale du Conseil islamique iranien de la Choura, a exprimé sa critique de la somme d’argent exorbitante que l’Iran a dépensée en Syrie, estimée à 30 milliards de dollars. Il a qualifié ces dépenses de « dettes impayées » de la Syrie envers l’Iran, et on ne sait toujours pas comment le gouvernement iranien envisage de résoudre ce problème.

Le 8 septembre, Hussein Ali Haji Dlegani, membre de la commission judiciaire du Parlement, a nié l’importance de l’implication de l’Iran dans les efforts de reconstruction en Syrie. Il a souligné que les pays responsables de l’instigation et de l’alimentation de la guerre en Syrie détiennent désormais les rênes de la reconstruction du pays.

Les considérations en Syrie

Le ressentiment croissant en Iran est dû à la part réduite de l’Iran dans les opérations de reconstruction en raison de plusieurs variables, dont la plus importante est :

1- Les perspectives de l’Iran dans les autres pays diminuent : plusieurs factions iraniennes notent que l’Iran n’a pas réussi à renforcer sa présence militaire et culturelle en Syrie au cours des douze dernières années. Cet échec a entravé la capacité de l’Iran à étendre son influence économique et à assurer une plus grande part des efforts de reconstruction. Essentiellement, ces factions soutiennent que l’accent mis par l’Iran sur le renforcement de sa présence militaire en Syrie, que ce soit pour soutenir le régime syrien ou pour maintenir son influence, s’est fait au détriment de la situation.

2- Critique de l’ancien gouvernement iranien : Il est à noter que certaines factions au sein de l’Iran perçoivent la situation actuelle comme un revers dans la capacité de l’Iran à assurer une part significative des projets de reconstruction en Syrie. Cette perception est attribuée aux politiques mises en œuvre par l’administration de l’ancien président Hassan Rohani, qui ont coïncidé avec l’escalade de la crise syrienne entre 2013 et 2021. Selon les déclarations faites par Ruhullah Latifi, porte-parole du ministère des Relations internationales et du développement du commerce extérieur Comité, le 3 mai 2023, les exportations iraniennes vers la Syrie au cours de la décennie précédente de la crise syrienne (2001-2011) s’élevaient à 2,476 milliards de dollars. Cependant, de 2011 à 2021, ce chiffre est tombé à 1,281 milliard de dollars. Latifi a en outre révélé qu’avec l’arrivée de l’administration actuelle en 2021, les exportations iraniennes ont atteint 218 millions de dollars, qui ont ensuite augmenté pour atteindre 243 millions de dollars en 2022.

Selon les statistiques susmentionnées, on peut en déduire que la coopération économique entre les gouvernements du président Rohani et la Syrie n’a pas été une priorité. Cependant, les tendances récentes suggèrent que Rohani a reconnu la nécessité de résoudre ce problème afin d’atténuer la domination militaire excessive des Gardiens de la révolution en Syrie tout au long de la crise syrienne.

Néanmoins, ces chiffres mettent en évidence l’incapacité des gouvernements passés et présents à prendre des mesures substantielles visant à accroître le niveau de coopération économique. Les politiques mises en œuvre par ces gouvernements n’ont pas réussi à positionner l’Iran comme le principal partenaire commercial de la Syrie.

3- L’escalade des sanctions occidentales contre l’Iran a eu des implications significatives. Plus précisément, les sanctions imposées par les États-Unis à la Syrie et à l’Iran ont eu un impact direct sur la capacité à effectuer des transferts financiers. Cette obstruction a entravé la participation de diverses parties aux efforts de reconstruction et a permis à d’autres pays d’élargir leur contribution à ces opérations. Par conséquent, ces pays ont pu obtenir des gains économiques substantiels en signant d’importants accords économiques avec la Syrie. Il est important de noter que les États-Unis ont imposé des sanctions à l’Iran le 7 août 2018, suite à son retrait de l’accord nucléaire le 8 mai de la même année. De plus, la loi « César » a été appliquée en Syrie le 17 décembre 2019.

4- Retard dans la construction de la route reliant l’Iran, l’Irak et la Syrie : des rapports iraniens suggèrent que le manque de progrès dans l’établissement d’une route terrestre reliant l’Iran, l’Irak et la Syrie a entravé l’expansion des relations économiques entre l’Iran et la Syrie. Par conséquent, la participation de l’Iran aux efforts de reconstruction a été limitée. Ce problème est encore exacerbé par la présence de forces étrangères à proximité de la route proposée, que l’Iran utilise pour les transferts de soutien militaire. La présence de ces forces étrangères pourrait entraver la construction de la route, créant ainsi des obstacles supplémentaires aux efforts de l’Iran visant à renforcer la coopération économique avec la Syrie dans un avenir proche. L’Iran a placé ses espoirs dans la transformation de la route « Shalamjah-Basra » en un corridor pouvant donner accès à la Méditerranée, facilitant ainsi les échanges via le port de la Reconstruction.

5- Le scepticisme quant aux intentions du régime syrien persiste. Même si de nombreux responsables syriens ont reconnu leur désir de renforcer l’implication de l’Iran dans les efforts de reconstruction, le considérant comme l’un des principaux soutiens du régime tout au long des années de crise, il est plausible que le régime syrien soit également disposé à accorder à l’Iran une présence élargie. dans le domaine de la reconstruction. Même si la présence militaire iranienne en Syrie a joué un rôle important dans la modification de l’équilibre des pouvoirs en faveur du régime syrien, cela ne nie pas le fait que le régime est de plus en plus inquiet de la profonde influence sociale et culturelle exercée par l’Iran en Syrie. . Par conséquent, les tentatives du régime d’élargir ses relations avec les pays arabes peuvent être interprétées comme une tentative visant à atténuer la pression croissante imposée par la présence iranienne en Syrie. L’objectif du régime syrien n’est pas de retirer la présence militaire iranienne de Syrie, mais plutôt d’en réduire les coûts et les charges qui y sont associés.

Des changements constants en Syrie

Compte tenu des critiques persistantes, l’administration du président Ibrahim Raïssi va probablement intensifier ses efforts pour accroître les chances de l’Iran d’obtenir une plus grande part du processus de reconstruction en Syrie au cours de la phase à venir. Cela est d’autant plus crucial que le président Raïssi, à l’instar de ses prédécesseurs, aspire à obtenir un mandat présidentiel renouvelé lors des élections de 2025. Cependant, il est important de reconnaître que de nombreux obstacles peuvent influencer de manière significative la mesure dans laquelle l’Iran sera en mesure d’acquérir une partie de ces opérations dans la phase ultérieure.

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