Saboter le programme iranien de drones… une décision américaine

Dr.. Muhammad Abbas Naji

L’administration du président américain Joe Biden a commencé à augmenter à nouveau son niveau de pression sur l’Iran, à la lumière de l’ampleur croissante des divergences entre les deux parties et de l’échec des négociations menées au cours de la dernière période pour régler au moins certaines d’entre elles. . Dans ce contexte, le 19 décembre, le département du Trésor américain a annoncé l’imposition de nouvelles sanctions à un réseau de 10 entités et 4 individus basés en Iran, en Malaisie, en Indonésie et à Hong Kong, accusés de soutenir le programme de drones que l’Iran est en train de développer. en achetant des composants évalués à des centaines de milliers de dollars.Aider l’armée de l’air de l’organisation « Jihad d’autosuffisance » des Gardiens de la Révolution à progresser davantage dans ce programme.

Ce qui est frappant dans ce contexte, c’est que ces sanctions et accusations mettent en lumière les efforts déployés par l’Iran pour obtenir certains composants susceptibles de l’aider à développer son programme de drones, ce qui correspond à la même politique qu’il a suivie auparavant dans le développement des programmes nucléaire et balistique.

L’affaire en est arrivée à l’accuser d’avoir tenté d’obtenir certains de ces composants à l’intérieur même des États-Unis d’Amérique, d’une manière qui semble claire dans l’annonce par la justice américaine, le même jour, de l’inculpation de deux hommes, un Iranien. et les autres Chinois, d’avoir tenté d’acheter des composants technologiques de fabrication américaine qui pourraient être utilisés dans les deux domaines, pacifique et militaire, en violation de la loi américaine, puis de tenter de les transférer en Iran.

De nombreuses considérations

Le moment choisi pour imposer de nouvelles sanctions sur le programme de drones que l’Iran s’efforce de développer à l’heure actuelle peut s’expliquer à la lumière de plusieurs considérations, dont les plus importantes sont :

1- Augmentation des attaques contre les bases américaines en Irak et en Syrie : la tendance des États-Unis à imposer de nouvelles sanctions sur le programme iranien de drones ne peut être dissociée de la portée croissante des attaques lancées par les milices pro-iraniennes en Irak et en Syrie, une voie qui a commencé avec le lancement par Israël de ses opérations militaires à l’intérieur de la bande de Gaza après que les « Brigades Al-Qassam » – la branche militaire du mouvement Hamas – ont mené l’opération « Inondation d’Al-Aqsa » à l’intérieur de la bande de Gaza le 7 octobre dernier.

Selon de nombreuses estimations, le nombre d’attaques contre des bases américaines en Irak et en Syrie entre le 17 octobre et le 18 décembre a atteint environ 101, dont 46 en Irak et 55 en Syrie.

Washington accuse Téhéran d’être responsable de l’escalade de la gravité de ces attaques, compte tenu de l’influence qu’il exerce sur ces milices, ce qui lui permet – à première vue – de contrôler les réactions de ces milices aux développements sur le terrain. qui se déroule dans la bande de Gaza conformément à ses intérêts et à ses calculs.

2- L’escalade des menaces des Houthis contre la navigation israélienne : Cette nouvelle mesure prise par l’administration du président américain Joe Biden a coïncidé avec le début du mouvement au niveau international pour former une nouvelle force navale afin de faire face aux menaces posées par les Houthis. attaques lancées par les milices Houthis au Yémen contre des navires israéliens ou à destination d’Israël. À cet égard, la milice utilise des drones et des missiles balistiques, qui sont des mécanismes que Washington estime que l’Iran a joué un rôle de premier plan soit dans leur transport au Yémen, soit dans le développement et la formation des membres de la milice à utiliser.

Les États-Unis d’Amérique ont déjà annoncé, le 19 décembre, la formation d’une nouvelle force navale sous le nom de « Prosperity Protection Force », qui comprend 10 pays afin de protéger les mouvements commerciaux dans le détroit de Bab al-Mandab et la mer Rouge. , une mesure contre laquelle l’Iran avait déjà proféré des menaces. Cinq jours plus tôt, le ministre iranien de la Défense, Mohammad Reza Ashtiani, avait déclaré : « Toute tentative de former cette force posera des problèmes exceptionnels aux pays qui y participent. »

3- Levée de l’interdiction de l’ONU sur le programme de missiles balistiques : Bien que les États-Unis d’Amérique, et les pays occidentaux en général, n’aient pas pu empêcher la levée de l’interdiction de l’ONU imposée sur les activités liées au programme de missiles balistiques iranien, le 18 octobre dernier ; Cependant, elle n’a pas cessé d’essayer de répondre à cela. Outre la volonté de ces pays de maintenir les sanctions sur le programme de missiles balistiques même après la levée de l’embargo de l’ONU, que l’Iran a présenté comme un succès pour lui face aux pressions occidentales ; Dans le même temps, il tente de réduire les options dont dispose l’Iran pour continuer à développer ses programmes de missiles balistiques et de drones, en imposant des sanctions aux entreprises et aux individus qu’il accuse de soutenir les efforts déployés par l’Iran pour contourner ces sanctions et obtenir des composants pour ses missiles balistiques. deux programmes même au sein des pays occidentaux eux-mêmes.

4- Soutien militaire iranien à la Russie : Bien que la controverse qui s’est intensifiée entre l’Iran et les pays occidentaux à propos des accusations portées par les seconds contre les premiers de fournir un soutien militaire à la Russie pour l’aider à gérer ses opérations militaires en Ukraine, a quelque peu diminué ces derniers temps. mois, surtout avec le début de la guerre israélienne à l’intérieur de la bande de Gaza ; Toutefois, elle sera bientôt renouvelée, à la lumière de l’escalade continue de la guerre en Ukraine et de la tentative de la Russie d’exploiter la préoccupation internationale concernant la guerre dans la bande de Gaza afin de réaliser des progrès qualitatifs sur le terrain qui renforcent sa position face aux Pressions et sanctions occidentales.

A cet égard, les pays occidentaux n’excluent pas que l’Iran profite de la levée de l’interdiction de l’ONU sur les activités liées au programme de missiles balistiques, pour renforcer sa coopération militaire avec la Russie, d’autant plus qu’il se prépare, dans les prochains mois, à période, pour acquérir des combattants « Sukhoi 35 » à ce dernier, dans le cadre de L’accord a été évoqué par plus d’un responsable iranien, malgré le souci de la Russie de ne pas s’enfoncer dans la polémique qui l’a accompagné.

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