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Algérie/Etats-Unis… des relations équilibrées

Hussein Maaloum

Le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Ataf a conclu le 10 août une visite de travail de deux jours aux États-Unis, à l’invitation de son homologue américain Anthony Blinken. Cette visite, comme l’a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères, vise à renforcer la collaboration économique et à approfondir la coopération politique entre l’Algérie et les États-Unis.

L’invitation américaine adressée à l’Algérie est remarquable compte tenu du contexte des développements mondiaux, notamment à la lumière du conflit russo-ukrainien et de l’évolution rapide des événements dans la région. Le récent coup d’État au Niger et les réactions ultérieures de la communauté internationale et des pays africains sont particulièrement préoccupants. Ces circonstances soulèvent plusieurs questions pertinentes, comme celle de savoir si cette visite est simplement un événement de routine visant à renforcer la coopération entre les deux parties, ou si elle a des implications plus profondes. Cette visite témoigne de la volonté de l’Algérie de nouer des liens plus étroits avec le monde occidental, notamment à la lumière des récentes visites du président Abdelmadjid Tebboune en Russie et en Chine.

Les intérêts algériens en pleine incursion

La visite d’Attaf à Washington a abordé de nombreuses questions, notamment celles liées au dialogue stratégique, à la coopération économique et aux échanges commerciaux entre l’Algérie et les États-Unis d’Amérique. En outre, il s’agissait de questions concernant la sécurité régionale suite au coup d’État au Niger, ainsi que le territoire important du Sahara, qui est de la plus haute importance pour l’Algérie.

Voici les questions clés qui ont été abordées lors de la visite du ministre algérien des Affaires étrangères aux États-Unis :

1- Le coup d’État au Niger et les défis de la sécurité régionale : Il semble y avoir un alignement notable entre les perspectives de l’Algérie et des États-Unis concernant la crise au Niger après le coup d’État du 26 juillet. Les deux parties se sont accordées sur la condamnation du coup d’État dès le début, tout en plaidant simultanément en faveur du recours à des mesures diplomatiques pour restaurer la légitimité constitutionnelle à Niamey. Par ailleurs, les deux points de vue convergent sur le rejet du recours à l’intervention militaire pour résoudre le coup d’État, contrastant ainsi avec la position de la France et celles défendues par certains États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Outre le dossier du Niger, d’autres dossiers concernent les organisations terroristes opérant dans la région africaine du Sahel. Notamment l’EI, qui contrôle la zone frontalière qui englobe le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ainsi que le groupe connu sous le nom de « Nusrat al-Islam Wal Muslimeen », affilié à Al-Qaïda. Ces questions épineuses ont le potentiel de catalyser une coopération accrue entre l’Algérie et les États-Unis. En particulier depuis le retrait des forces françaises de certains pays du Sahel comme le Mali et le Burkina Faso, le partenariat américano-algérien est devenu de plus en plus important. Il convient toutefois de noter que le Conseil militaire du Niger a exprimé son opposition à la présence actuelle de ces forces.

2- La question du Sahara : Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a affirmé l’engagement des États-Unis à soutenir pleinement le processus politique des Nations Unies concernant le Sahara. Cette question revêt une importance capitale pour l’Algérie, notamment en raison de ses désaccords persistants avec le Maroc voisin. La reconnaissance de la « souveraineté marocaine sur le Sahara » par l’administration de l’ancien président américain Donald Trump a tendu les relations entre l’Algérie et les États-Unis. Malgré le changement d’administration, le président Joe Biden n’a pas annulé cette reconnaissance.

3- Développer la coopération dans le secteur énergétique : Malgré le désaccord apparu entre l’Algérie et les Etats-Unis d’Amérique concernant l’amélioration significative des relations entre la première et la Russie, ainsi que la question du Sahara ; le dossier énergétique apparaît comme un facteur facilitant l’atteinte de l’équilibre dans les relations algéro-américaines, compte tenu du rôle de l’Algérie dans la satisfaction de la demande européenne, notamment en matière d’approvisionnement alternatif en gaz naturel russe.

L’Algérie cherche à favoriser la collaboration avec les sociétés énergétiques américaines. Le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Ataf a annoncé un accord conclu avec « Occidental » et des discussions en cours avec « Chevron » et « ExxonMobil », d’importantes sociétés pétrolières américaines. Cette annonce a été faite lors de la rencontre d’Ataf avec le député Troy Nalls, chef du Comité du Congrès américain pour l’amitié avec l’Algérie. Les deux parties ont convenu d’organiser un prochain symposium à Washington DC, axé sur le renforcement de la coopération algéro-américaine dans le secteur énergétique.

4- Renforcement des relations économiques bilatérales : L’Algérie vise à renforcer ses liens économiques en établissant un partenariat stratégique avec les États-Unis d’Amérique, suite à ses collaborations fructueuses avec la Russie et la Chine. Pour faciliter ce partenariat, Michelle Sison, la secrétaire d’État adjointe américaine chargée des organisations internationales, a effectué le 25 juillet une visite de travail en Algérie. Lors de sa visite, elle a rencontré le ministre des Affaires étrangères Ahmed Ataf pour jeter les bases de cette alliance.

L’Algérie poursuit activement une stratégie de diversification de ses partenariats, couvrant à la fois les régions orientales et occidentales du monde. Le pays cherche à attirer l’attention des grandes puissances économiques et à mettre en valeur le potentiel d’investissement à l’intérieur de ses frontières, notamment avec la mise en œuvre des « facilitations approuvées par la nouvelle loi sur les investissements ».

Les investissements américains en Algérie sont estimés à 2,7 milliards de dollars et se concentrent dans les industries pétrolière et pharmaceutique, la production d’électricité et les technologies modernes, selon le ministère algérien du Commerce et de la Promotion des exportations, le 23 juillet.

5- Session de dialogue américain : La sixième session du dialogue stratégique entre l’Algérie et les États-Unis s’est tenue récemment, marquant un échange annuel d’accueil de cet événement important entre les deux nations. L’année précédente, la cinquième session du dialogue avait eu lieu à Alger, sous la présidence du vice-secrétaire d’État américain aux côtés du ministre algérien des Affaires étrangères de l’époque, Ramtane Lamamra. La conclusion de la sixième session, qui a eu lieu lors de la visite d’Ataf à Washington, est particulièrement significative compte tenu de l’état actuel de circonstances régionales et internationales hautement polarisées. Ainsi, les préparatifs sont en cours pour le forum des affaires algéro-américain, un prochain événement qui vise à rassembler des entreprises et des hommes d’affaires de premier plan. L’objectif de l’Algérie en organisant ce forum est d’attirer davantage d’investissements américains, en tirant parti des opportunités présentées par la nouvelle loi sur les investissements promulguée l’année précédente.

Envoi de messages directs

L’Algérie entend transmettre des messages explicites à toutes les parties prenantes concernées concernant les affaires régionales et internationales en cours à travers la visite du ministre des Affaires étrangères Ahmed Ataf aux États-Unis. Cette visite témoigne de l’engagement de l’Algérie à adopter une approche plus équitable dans ses relations diplomatiques avec les puissances mondiales. Un tel changement de politique pourrait potentiellement renforcer la capacité de l’Algérie à gérer efficacement la dynamique en évolution rapide dans les deux domaines à l’heure actuelle.

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