Pourquoi y a-t-il un regain de controverse sur le rôle des États-Unis au Moyen-Orient ?

Pourquoi y a-t-il un regain de controverse sur le rôle des États-Unis au Moyen-Orient ?

Amr Abdel Atty

À la suite des incidents terroristes survenus aux États-Unis le 11 septembre 2001, l’administration dirigée par le président américain George W. Bush a lancé une campagne antiterroriste, recueillant le soutien international de ses alliés. L’objectif principal était de démanteler Al-Qaïda, l’organisation tenue pour responsable de l’orchestration et de l’exécution de ces actes de terrorisme, tout en atténuant l’émergence potentielle de futures menaces terroristes provenant de la région du Moyen-Orient. Les points focaux de cette campagne étaient l’Afghanistan et l’Irak, qui ont servi de principaux théâtres d’engagement en 2001 et 2003 respectivement.

Le débat autour des réussites et des échecs de la politique américaine à l’égard du Moyen-Orient a refait surface dans la région après vingt-deux ans. Cette résurgence peut être attribuée aux changements importants survenus dans la région à la suite des attentats terroristes aux États-Unis. Ces attaques ont entraîné des modifications substantielles des politiques et des priorités américaines au sein des administrations successives, conduisant ainsi à une moindre importance accordée au Moyen-Orient au profit de la région Indo-Pacifique.

Questions importantes

Les questions les plus importantes soulevées à l’occasion du vingt-deuxième anniversaire des événements du 11 septembre concernant la politique étrangère américaine au Moyen-Orient sont les suivantes :

1 – L’escalade du sectarisme en Irak et dans la région au sens large : Les nations de la région continuent de subir les répercussions durables des politiques mises en œuvre par les administrations américaines successives après les événements du 11 septembre, notamment en Irak. En mars 2003, sous la direction du président George W. Bush, le gouvernement américain a lancé une intervention militaire contre le régime au pouvoir dirigé par Saddam Hussein. Cette campagne militaire, qui a duré deux décennies, a finalement abouti à la fracture de l’Irak selon des lignes ethniques et sectaires. Les puissances régionales non arabes ont depuis pris le contrôle du destin de l’État irakien, apportant leur soutien aux factions politiques prônant le retrait des forces américaines d’Irak. En outre, ces puissances ont même entrepris des opérations militaires continues contre des bases militaires américaines situées en Irak.

La guerre a non seulement exacerbé le sectarisme en Irak mais aussi dans tout le Moyen-Orient, permettant ainsi à l’Iran d’étendre son influence déstabilisatrice dans la région. En outre, il a joué un rôle important dans la transformation de l’Irak en un sanctuaire pour diverses organisations terroristes, notamment l’EI, qui a pris le contrôle de vastes territoires en Irak et en Syrie pour établir son califat autoproclamé.

2- La résurgence des « Talibans » en Afghanistan : Suite aux attentats terroristes du 11 septembre, les États-Unis ont mené une campagne mondiale contre les entités terroristes dans le monde entier. En octobre 2001, une intervention militaire a été lancée en Afghanistan pour démanteler le régime des « talibans », qui soutenait Al-Qaïda. Cependant, après avoir enduré un engagement militaire américain coûteux et prolongé pendant deux décennies, l’administration du président américain Joe Biden a choisi de se retirer d’Afghanistan le 31 août 2021, juste avant le vingtième anniversaire des attentats du 11 septembre. Ce processus de retrait a été marqué par le désordre et le chaos et a abouti au retour des « Talibans » au pouvoir. Certains craignent que cette évolution ne transforme à nouveau l’Afghanistan en un refuge pour les organisations terroristes, comme l’indiquent certaines évaluations américaines. Malgré les assurances des talibans selon lesquelles ils ne permettront pas aux groupes terroristes d’exploiter le territoire afghan pour lancer des attaques contre les États-Unis, leurs alliés ou tout autre pays, les appréhensions persistent.

3- Succès incomplets dans la lutte contre le terrorisme : malgré les échecs des efforts américains pour éradiquer les causes profondes du terrorisme après les attentats du 11 septembre, les États-Unis, en collaboration avec leurs alliés internationaux et régionaux, ont effectivement diminué l’influence d’Al-Qaïda et de l’EI. tout en ciblant leurs personnalités les plus marquantes. Al-Qaïda est actuellement à son stade le plus vulnérable après l’élimination réussie de son chef, Ayman al-Zawahiri, lors d’un raid sur sa cachette en Afghanistan le 2 août 2022. Avant cela, Oussama ben Laden avait été éliminé dans sa cachette. au Pakistan le 2 mai 2011, parallèlement à l’assassinat de dirigeants clés de l’EI et d’agents terroristes notables.

Malgré les progrès notables réalisés par les États-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda et l’EI, notamment l’élimination réussie de leurs principaux dirigeants, il est important de noter l’existence d’organisations terroristes actives qui possèdent un pouvoir et une influence plus grands que les deux groupes. Par exemple, le mouvement Boko Haram au Mali et Shabab al-Mujahideen en Somalie sont de redoutables organisations qui continuent encore aujourd’hui de se livrer à des activités terroristes. On s’attend également à ce que leurs opérations terroristes s’intensifient à la lumière des multiples coups d’État militaires qui se produisent en Afrique, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger, qui servent de points focaux pour les mouvements terroristes.

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